Ciel et Terre Association

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Cogito ego sum

 

 

COGITO EGO SUM

 

 

Aujourd'hui nous vous proposons une petite réflexion sur la relation compliquée que nous entretenons avec notre égo.

Quand on entame une quête personnelle ou une démarche méditative, c'est souvent parce que s'est posée en nous cette question de savoir qui nous étions vraiment. N'y a-t-il rien d'autre que cette conscience de veille qui dit « Je », qui nous définit par de multiples qualificatifs mais qui parfois aussi nous étouffe ?

En débutant la pratique de la méditation, ou plus simplement en lisant un texte inspirant, on se trouve très vite confronté à notre meilleur ennemi : nous-mêmes !

Vous respirez aussi pleinement que possible avec le ventre en inspirant par la narine gauche, vous visualisez des paysages idylliques ou vos chakras qui se déplient entre le bas et le haut. Bref, vous essayez de vous fondre dans l'unité fondatrice du Grand-Tout©. Quand tout à coup, une myriade de pensées surgie de nulle part vous assaille perfidement, vite rejointe par des bouffées d'émotions incontrôlables et des douleurs physiques diverses et variés (mais ô combien aiguës !). Ça vous rappelle quelque chose ?

C'est notre ami l'Ego qui se rappelle à notre bon souvenir et qui nous ramène aux bonne vieilles réalités terrestres du style :

« Ôm...est-ce que j'ai éteins la cafetière avant de partir ? Oui-non-oui-non-je crois bien que si, avant de prendre la poubelle-tiens ce soir, il faut que je sorte la poubelle jaune sinon on va crouler sous les cartons de yaourts jusqu'à Lundi prochain-tiens, faut finir les yaourts avant mercredi-et c'est encore moi qui vais devoir ingurgiter les 15 filous triple-choco dont les gosses ne veulent plus-et cet été j'aurais un gros cul-et je ne sens plus ma fesse droite, il n'est pas confortable ce coussin...qu'est-ce que je disais déjà, moi ? Ah oui...ÔM...erde, j'ai pas éteint la cafetière ! »

Toute similitude avec des personnages existants etc.

 

Triste spectacle de l'Infini terrassé par la ronde incessante de ce que j'appelle « le petit vélo dans la tête ». Et l'Ego devient vite l'ennemi à abattre du pratiquant spirituel ! Car comment découvrir le Soi quand on est constamment dérangé par soi-même ? Épineuse question schizophrénique...

 

Mais c'est quoi au final l'Ego (je mets une majuscule sinon il va se vexer...) ?

Les définitions varient selon la discipline mais on peut dire que c'est la représentation et la conscience que l'on a de soi-même, l'objet central de notre réalité. Le courant spirituel le définit plus souvent comme une image mentale tronquée, une fausse personnalité qui masque notre vraie nature et qui nous éloigne de l'Eveil. Certains courants font appel également à la notion de Soi, qui représente un état de conscience non-local situé hors du temps et de l'espace et qui constitue l'octave supérieur de la conscience de veille.

Donc, la pratique consisterait à supprimer l’ego pour retrouver notre essence véritable.

On est plein de bonne volonté, on débute (ou pas!) et on s'efforce de le gommer.

Et là, les choses se corsent (cf. supra).

 

Tout d'abord, se focaliser sur quelque chose, c'est avant tout le renforcer, puisque vous dirigez votre énergie dessus.

Ensuite, l'une des missions de l'ego, c'est de nous permettre de survivre dans le monde quotidien de la 4D. Y compris malgré nous ! Il est plongé dans le temps et dans l'espace, c'est sa fonction. Tenter de rejoindre un état où ces deux concepts n'existent pas créé forcément une situation d'alerte maximum où toute occasion sera bonne pour vous ramener dans un contexte où il est compétent et opérationnel. Toute autre décision amènerait une issue qui serait considérée, de ce point de vue, comme la mort. Donc, inenvisageable.

 

Si le pratiquant persiste, le petit effronté, notre ami Ego a un autre tour dans sa manche. Une sacrée ruse de sioux même ! Il va nous faire croire que nous sommes devenus des êtres spirituels !

Nous voilà donc assaillis de bons sentiments envers la Terre entière (et exo-planètes si affinités), de prêcher la compassion et le pardon à tout et à tous, de parler avec une voix douce en affectant un calme inébranlable. Les sentiments, les comportements vont être mis au diapason de l'image que l'on se fait de quelqu'un de sage ou d'accompli. Notre personnalité se transforme en faux-moi spirituel. Tout en refoulant à mort tout ce qui dépasse !

C'est évidemment une entourloupe de l’ego qui nous donne un os à ronger. Il s'agit d'être vigilant, car généralement l'ulcère n'est pas loin.

 

Vous me direz peut-être que certaines personnes éveillées ont bien réussi à s'en débarrasser, ça doit être faisable ! Je vous invite à lire le très bon livre de Jack Kornfield Après l'extase, la lessive qui traite de ce qui se passe pour les pratiquants confirmés après leur premier éveil. La quasi-totalité de ces personnes retombent dans des états ordinaires, parfois très durement, pour retrouver l'unité à force de pratique et de travail sur soi. Car si l'éveil nous ouvre un point de vue élargi sur nous-mêmes, notre personnalité ne s'efface pas pour autant et nous devons composer avec elle. La pratique nous permet de gagner de nouveaux axes de vues qui aident à la libération des conditionnements et de la souffrance.

 

Tiens, voilà un axe intéressant pour notre problème. L’ego définit des caractères qui nous sont propres afin de délimiter notre individualité. Mais il est plongé totalement dans l'espace-temps (le nez dans le guidon du petit vélo). Il se sert de notre mémoire pour repérer des situations, y réagir et même anticiper les prochaines par mimétisme. Ce qui nous enferme dans des attitudes parfois stéréotypées qui nous limitent et nous étouffent.

 

La spiritualité, elle, nous permet de gagner une autre dimension, de ne plus considérer l’ego comme seul niveau de conscience mais comme un parmi d'autres. Donc, finalement, il ne s'agit pas de se battre avec soi-même mais d'ouvrir son champ de perception. Il faut remettre l’ego à sa juste place, qui n'est pas à la vigie, mais plutôt à la rame ! On ne le dissout pas, on l'intègre.

L’ego de ce point de vue redevient la main agissante du Soi.

 

Car même si l'on s'ouvre à des dimensions de conscience plus vastes, nous sommes des êtres de chair et de sang. Et peut-être bien pour une bonne raison. Les nouvelles méthodes de pleine conscience vont d'ailleurs dans ce sens en cherchant à densifier la présence effective de chacun à chaque moment de la journée, dans chacun de nos gestes. Une façon de plonger plus profondément dans son corps pour incarner plus consciemment ce Soi qui nous connecte à tout le reste.

Pas une goutte d'eau, ni un océan, mais bien les deux à la fois.

Ego, te absolvo !

 

Une petite vidéo qui récapitule un peu toutes ces idées : http://www.youtube.com/watch?v=_ACj8KXYW4Y

 

 

E. Gars



15/05/2013
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